Arrêt sur image, viewing room

MARRONNIER|Yasuyuki TAKAGI

VIEWING ROOM

Yasuyuki Takagi nous présente ici son projet le plus récent, MARRONNIER.

" Quand j'étais jeune, il y avait dans chaque quartier de petits labo-photos familiaux offrant un développement en une heure. Les gens déposaient leur pellicule après leur petite sortie de la journée ou après leur occasion spéciale...
... Maintenant, avec l'ère numérique et les téléphones équipés d'appareils photo, très peu de ces endroits existent encore. Il y a une photographie d'une devanture de labo-photo abandonné que j'ai prise il y a de nombreuses années. On peut lire sur l'enseigne de la devanture "photo service station MARRONNIER ". Je suis sûr que c'était autrefois un endroit où les voisins ont déposé leur film de la même manière que moi. Ces lieux de quartier révélaient la vie des gens en photographies à conserver , pour se souvenir."

Le livre MARRONNIER est une collection de photographies trouvées dans les archives familiales ou prises par Yasuyuki Takagi lui-même. Les négatifs trouvés et développés proviennent de la famille du photographe. Ils datent des années 50, du début des années 60 et de nos jours. Les photographies résultant de cet héritage sont mélangées aux propres photographies prises par Yasuyuki Takagi. Elles sont de tout type, des photographies couleur et noir et blanc, 35mm, demi-cadre, moyen, films grand format et Polaroids périmés.

Les photographies, présentées dans ce projet, sont accompagnées d'un texte de Marcelline Delbecq que vous pouvez entendre dans la vidéo, lisant un extrait de son texte.

Un texte de Russet Lederman "Memory and Life’s Footprints " préface ce projet. En voici un extrait :

"Aussi facile qu’il soit de classer comme journal intime un album contenant des photos de famille, ce serait trop simpliste dans le cas de Marronnier. L’espace créé par Yasuyuki Takagi est en effet une toile complexe tissée de photographies d’archive et contemporaines, suivant une ligne de temps fluide qui ondule aisément entre passé et présent. Son propos visuel, auquel s’ajoutent les fragments poétiques écrits par Marcelline Delbecq, évoque un ensemble d’expériences universelles et de souvenirs communs en constante évolution. A l’instar des denkbilder (images-pensées) fragmentaires de Walter Benjamin, Yasuyuki Takagi et Marcelline Delbecq tissent un maillage d’expériences ordinaires qui résistent aux définitions closes. Ensemble, ils invitent à une errance de l’esprit, à repenser l’idée de famille, à nous confronter à nos vies et nos morts, tant collectives qu’individuelles."

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