« Tout ce qui n’est pas moi m’intéresse. » Ce furent là les premiers mots de la photographe japonaise Kimiko Yoshida lors de notre rencontre1. Déclaration a priori surprenante au vu de son œuvre essentiellement constituée d’autoportraits ! On comprend dès lors que la représentation narcissique de sa figure n’est pas l’enjeu esthétique du travail de Kimiko Yoshida. Depuis ses toutes premières séries d’autoportraits débutées en 2001, l’artiste cherche en réalité à disparaître de l’image en usant de divers artifices. Au-delà d’une réflexion sur la vanité de la représentation de soi, la photographe médite plus largement sur la vanité des images qui, par définition, ne peuvent que montrer une absence : un instantané peut seulement capturer une image du sujet et non le sujet même… Légendes © Kimiko Yoshida Courtesy Patrimoine Paco Rabanne ill.1 (fond blanc) Kimiko Yoshida, Peinture (Marquise de Pompadour de François Boucher). Autoportrait, 2010. ill.2 (fond noir) Kimiko Yoshida, Peinture (Judith de Cranach l’Ancien). Autoportrait, 2010.